En situation d’urgence médicale, la réactivité est un critère essentiel pour conserver la bonne santé d’un cheval. Savoir repérer les comportements inhabituels de votre animal, établir rapidement un diagnostic ou encore lui donner les premiers secours avant l’arrivée du vétérinaire sont des compétences nécessaires à acquérir. Dans les situations les plus extrêmes, ces compétences peuvent permettre de sauver l’animal.
Voici les bons gestes à accomplir dans 10 situations d’urgence courantes pour gagner en autonomie et conserver sa sérénité.
1 – Colique
Situation d’extrême urgence qui constitue la première cause de mortalité chez les chevaux, la colique regroupe de nombreuses pathologies : colique digestive, bouchon au niveau du colon, occlusion de l’intestin grêle, torsion du côlon…
En cas de colique, le premier réflexe est d’appeler le vétérinaire puis de faire marcher le cheval en attendant (à l’abri du soleil) ; il faut aussi le faire boire car il risque de beaucoup transpirer.
Symptômes
Le cheval regarde ses flancs, il gratte le sol, retrouve sa lèvre supérieure, se couche, gratte le sol…
Prévention
Vermifuger régulièrement son animal.
Lui mettre à disposition de l’eau fraîche.
Ne pas le changer son alimentation d’un coup, procéder par étapes…
2 – Fourbure
Deuxième cause de mortalité chez le cheval, la fourbure est une inflammation qui concerne surtout les membres antérieurs. C’est très douloureux pour le cheval qui ne parvient plus à rester debout.
Symptômes
Une humeur en berne, un cheval qui avance difficilement et rechigne à faire de l’exercice, un pied chaud avec un pouls digité (pulsation du sang au niveau de l’artère digitale), une façon de marcher différente, une accélération des rythmes cardiaque et respiratoire…
La seule chose à faire, appeler le vétérinaire.
3 – Bouchon œsophagien
Pathologie du cheval ‘gourmand’, le bouchon œsophagien se repère facilement.
Symptômes
L’œsophage obstrué par une accumulation d’aliments, votre animal s’agite, tousse, bouge la tête dans tous les sens, transpire, salive, a du mal à boire et à s’alimenter… S’il rejette de la salive ou des résidus d’aliments par les naseaux, alors plus de doute, appelez immédiatement le vétérinaire car les complications peuvent être fatales.
Gestes de secours
Si le bouchon est récent (moins de 2 heures), il est possible de le faire passer. Il faut faire marcher le cheval en lui massant l’encolure. Si cela est possible, lui administrer un antispasmodique.
4 – Plaie
Portes d’entrée des germes, les plaies sur un cheval, même bénignes, doivent être immédiatement soignées.
Si la blessure est profonde, il est important de garder son calme afin de rassurer l’animal. Après les premières étapes de nettoyage, s’il y a une hémorragie, il faut bander la plaie avec du matériel propre ou, mieux, stérile. Appliquer ensuite une pommade antibiotique, la compresse puis le bandage. Et attendre l’arrivée du vétérinaire pour la suite (points de suture…).
Étapes de nettoyage d’une plaie
Se laver minutieusement les mains.
Recouvrir la plaie d’une gaze puis couper largement les poils autour de la plaie.
Nettoyer la plaie à l’aide d’une compresse et d’un antiseptique type bétadine jaune en éloignant les saletés vers l’extérieur.
Si la plaie est superficielle, mettre un produit anti-mouche, naturel de préférence : gel répulsif insecticide cheval prêt à l’emploi, spray aux huiles essentielles, HE de lavande vraie, basilic, citronnelle de Java, etc.
Si la plaie est moyennement profonde, appliquer une crème antiseptique ou un pansement pour cheval : pansement hydrocolloïde, pansement cataplasme à l’acide borique…
5 – Boiterie
Un cheval qui se met à boiter est souvent dû à un caillou coincé sous un sabot, ou pire un clou. Il suffit de vérifier les 4 sabots et d’enlever ce qui gêne.
Si rien n’est visible, il faut appeler le vétérinaire car cela peut être un abcès de pied. Mettre le cheval au repos dans son box et, très importat, ne pas lui administrer d’anti-douleur afin de ne pas fausser le diagnostic.
6 – Maladie de Cushing
La maladie de Cushing chez le cheval peut être fatale à l’animal. Apparaissant généralement à partir de 15 ans, cette maladie des chevaux est relativement difficile à détecter.
Symptômes
Excepté en cas de maladie avancée, les symptômes sont relativement discrets : développement excessif des poils, dépôts de graisse sur l’abdomen, sudation et/ou urine excessives, hydratation intense… La maladie de Cushing peut aussi provoquer une perte de la vision, des endormissements brutaux ou encore des troubles de l’équilibre.
Pris rapidement en charge, les chevaux Cushing peuvent recouvrer une santé acceptable et une belle robe, d’où l’importance de savoir détecter les signes avant-coureurs de la maladie.
7 – Coup de chaleur
Savoir repérer les signes cliniques d’une hyperthermie chez le cheval est très important. Non pris en charge, le coup de chaleur peut entraîner la mort de l’animal. Les chevaux avec de l’embonpoint, soumis à un stress ou encore avec des poils très longs sont plus aptes à attraper un coup de chaleur.
Symptômes
Augmentation de la température.
Gencives sèches ou collantes.
Augmentation de la fréquence cardiaque même si au repos.
Coliques, transpiration excessive, douleurs musculaires, prostration ou au contraire cheval qui fonce dans les murs…
Gestes 1er secours
Mettre immédiatement le cheval au repos, à l’ombre. Le ventiler. Le rafraîchir en insistant sur la nuque avec un linge humide, voire de l’eau pas trop fraîche que l’on essorera immédiatement. Puis on recommence. Le faire beaucoup boire. Le masser.
Si la température ne baisse pas (à partir de 40°C) et que le cheval ne va pas mieux, appeler d’urgence le vétérinaire.
Prévention
de l’eau fraîche à volonté et une pierre à sel, un pré avec de l’ombre… ;
éviter le transport aux heures les plus chaudes et prévoir une période d’acclimatation en cas de changement de climat ;
tondre les chevaux à poils longs ;
quand il fait très chaud, doucher le cheval, etc.
8 – Pathologies oculaires
Parfois très graves chez le cheval, les pathologies concernant les yeux doivent être prises en charge rapidement pour éviter des séquelles irréversibles.
Il faut appeler le vétérinaire :
si l’œil du cheval (ou pire les 2) est fermé, rouge, gonflé, vitreux… ou s’il coule et ne réagit pas aux variations lumineuses ;
si la cornée a un aspect bleuté.
9 – Coup de sang
Appelé aussi ‘maladie du lundi’, le coup de sang survient après des exercices, même modérés. Il se manifeste par des crampes très douloureuses, une urine foncée ainsi que des tremblements assez impressionnants des muscles. Le cheval peut rester figé sur place par la douleur.
Il faut appeler le vétérinaire qui prescrira, en cas de maladie aiguë, des anti-inflammatoires. Ramener le cheval au box et l’éponger. Lui poser une couverture dessus pour le réchauffer.
10 – Surveillance au quotidien
Bien connaître son cheval et savoir repérer les signes de détresse permet de réagir à bon escient avant l’arrivée du vétérinaire.
Paramètres d’un cheval en bonne santé, au repos
- Température : entre 37,5 et 38,5°C.
- Rythme cardiaque : 35 à 45 pulsations/min.
- Rythme respiratoire : 20 à 25 respirations /min.
- Muqueuses : de couleur rosée ; après une pression sur la gencive inférieure, la muqueuse doit revenir très rapidement à sa couleur d’origine.
Pour conclure
L’important, quand on doit faire face à une urgence médicale, est de ne pas paniquer. Cela se répercuterait sur le cheval et accentuerait sa détresse. Préparez à l’avance une trousse de premier secours. Rentrez dans votre téléphone plusieurs numéros de vétérinaires. Et repérez bien les signes inhabituels afin de faire un compte-rendu le plus précis possible à l’arrivée du soigneur.